de mon porche à la bouche de métro.

Publié le par Théodora Olivi, cf album ci-contre

 À Brooklyn, chaque jour à huit heure du matin depuis treize ans, Auggie photographie le coin de sa rue (Smoke, de Wayne Wang et Paul Auster).

Au Japon ou ailleurs le peintre On Kawara continue la série des « Date Paintings », des « I’m still alive ».

À Paris, Pierre Bismuth a observé et photographié « l’alternance d’éclaircies et de passages nuageux l’après-midi ».

Partout (ou presque), Sophie Ristelhueber capte les "détails du monde".

Aux USA, entre 1940 et 1960, Robert Frank a cadré un petit bout de papier dans une rue gigantesque (Images de la rue, Photographes Américains).

Aux Royaumes Unis, Martin Parr est tombé amoureux de la force du détail et a commencé les séries "New Inspirations", "Vanity Fairs".

A Rome, depuis peu, les architectes du "Stalker Lab" visitent leur ville par le toucher, l'odorat...

Jean-luc Moulène, lui, est un fanatique des anecdotes de la vie quotidienne.

Guy Debord, à sesz heures vivantes -et perdues- en était un aussi.

 

 

 

Et moi, tous les jours depuis bientôt trois ans, mes premiers et derniers pas dehors sont déterminés, intentionnels: je vais de mon porche à la bouche de métro.

Pendant près de 80 mètres une "femme machine" avance vers son but.

Je me suis donc réapproprié ce temps mort en début et fin de journée.

Pour en faire une flânerie, une dérive, une multitude de possibilités, pour créer chaque jour et me laisser surprendre.

Pour que ce même trajet soit toujours différent.

J'y ai donc fait des photographies, tous les jours, fouillant les moindres détails.

Plus le temps passait, plus j'y passais du temps.

Puis j'ai chosi douze images qui parlent d'instants, d'appropriations, de conjonction entre le passage et la présence, de désordre et de spécificités, d'harmonies, de relation, de beauté.

De temps.

ma journée, grâce à cela, a pu commencer; et finir.

 

 

 

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